Ablation du flutter commun

L’ablation du flutter commun est une des interventions les plus fréquemment pratiquées pour plusieurs raisons :

  • Ce trouble du rythme s’accompagne très fréquemment de symptômes de type palpitations, essoufflement, fatigue, malaises.
  • La fréquence cardiaque est très souvent augmentée (classiquement à 150 bpm, plus rarement <100 bpm).
  • Faible efficacité des traitements anti arythmiques sur ce trouble du rythme.
  • Simplicité de la procédure : la technique a peu changé depuis les années 90. Le but est de réaliser un « bloc » au sein de l’isthme cavotricuspide, situé dans l’oreillette droite. L’accès est simple après ponction de la veine fémorale à cet isthme. L’isolation électrique par brulure (radiofréquence) de cette région casse le circuit et l’arythmie s’arrête.
  • Efficacité importante, de l’ordre de 95%.
  • Complications rares, dominées par les complications du point de ponction veineux fémorale droit (hématome essentiellement), nettement diminuées depuis la ponction systématique sous contrôle échographiques. Les complications de type hémopericarde ou tamponnade sont exceptionnelles.

Avant l’intervention :

En fonction des patients, une anticoagulation sera introduite depuis au moins 3 semaines, afin d’éliminer le risque de caillot dans l’oreillette. Dans le cas contraire une imagerie pourra être réalisée.

Dans notre service, l’ablation du flutter peut se faire en ambulatoire (hospitalisation de jour) ou en hospitalisation conventionnelle.

Pendant l’intervention :

La ponction veineuse fémorale droite est réalisée sous anesthésie locale. Puis deux cathéters sont montés dans les cavités cardiaques. La montée et le positionnement des deux sondes sont réalisés sous contrôle scopique et des signaux enregistrés par le bout des cathéters. Une fois positionné sur l’isthme cavo tricuspide et le diagnostic de flutter commun certain, des tirs de radiofréquences seront réalisés.

Une sédation légère ainsi qu’une analgésie par voie intraveineuse est réalisée car il fréquent de ressentir une gêne au niveau du thorax, du dos, d’épaule ou de l’omoplate droite.

La durée de l’intervention dépend de l’anatomie de l’isthme, parfois court ou long, lisse ou bosselé, et est de 30 à 45 min

En fin d’intervention un pansement compressif est fait au point de ponction d’une durée minimale de 6h voir jusqu’au lendemain.

Après l’intervention :

La position stricte allongée est requise pour un minimum de 6h. Une sortie pourra être programmée le soir même ou le lendemain en fonction de l’évaluation de votre praticien. Il est demandé d’éviter les marches prolongées pendant quelques jours pour la bonne cicatrisation du point de ponction fémoral. La course à pied et le vélo sont théoriquement déconseillés pendant 1 mois, à évaluer au cas par cas en fonction de la cicatrisation de votre veine.

Le traitement anticoagulant sera maintenu un minimum de 1 à 2 mois, et peut être poursuivi en fonction du risque d’AVC.

Un suivi annuel auprès d’un cardiologue est préconisé, notamment en raison du risque élevé d’apparition de fibrillation atriale (lien vers la partie correspondante).