- Ce trouble du rythme s’accompagne très fréquemment de symptômes de type palpitations, essoufflement, fatigue, malaises.
- La fréquence cardiaque est très souvent augmentée (classiquement à 150 bpm, plus rarement <100 bpm).
- Faible efficacité des traitements anti arythmiques sur ce trouble du rythme.
- Simplicité de la procédure : la technique a peu changé depuis les années 90. Le but est de réaliser un « bloc » au sein de l’isthme cavotricuspide, situé dans l’oreillette droite. L’accès à cet isthme est simple après ponction de la veine fémorale. L’isolation électrique par brûlure (radiofréquence) de cette région casse le circuit et l’arythmie s’arrête.
- Efficacité importante, de l’ordre de 95%.
- Complications rares, dominées par les complications du point de ponction veineux fémorale droit (hématome essentiellement), nettement diminuées depuis la ponction systématique sous contrôle échographique. Les complications de type hémopéricarde ou tamponnade sont exceptionnelles.
Ablation du flutter
L’ablation du flutter commun est une des interventions les plus fréquemment pratiquées pour plusieurs raisons :
Le flutter commun est une arythmie fréquente dont l’origine est l’oreillette droite. L’activité électrique du cœur n’est plus dictée par le nœud sinusal (chef d’orchestre habituel de l’activité cardiaque), au sommet de l’oreillette droite, mais par un circuit électrique rapide (vers 250-300 battements par minute (bpm)), tournant autour de cette oreillette et passant par un couloir situé entre la veine cave inférieure et la valve tricuspide : l’isthme cavo-tricuspide.
Les causes sont variables
- sur cœur sain, sans facteur de risque
- ou dans un même contexte prédisposant: hypertension artérielle, obésité, surpoids, sédentarité, éthylisme chronique, cardiopathie.
Les tachycardies nodales
L’ablation par cathéter de la voie lente (par radiofréquence ou cryoablation) est une procédure invasive de rythmologie interventionnelle (pas de chirurgie cardiaque pour cette procédure) qui donne d’excellents résultats avec un taux de succès supérieur à 95% (absence de récidive de tachycardie).
Le cathéter d’ablation est introduit par ponction de la veine fémorale puis est remonté dans les cavités cardiaques. On le place ensuite sur la voie lente qui est alors brûlée.
Le bénéfice attendu est l’absence de récidive des crises puisque en cas de succès, la voie lente est détruite définitivement.
L’ablation par cathéter est proposée aux patients qui présentent des effets indésirables ou des contre-indications aux médicaments, aux patients qui récidivent sous traitement ou bien à ceux qui ne souhaitent pas prendre de traitement médicamenteux.
Complications potentielles :
Les complications sont rares (<1%) : il s’agit majoritairement de complications au niveau du point de ponction veineux à type d’hématome, exceptionnellement épanchement péricardique ou bloc auriculo-ventriculaire complet.
En cas de lésion de la voie rapide et de bloc auriculo-ventriculaire, l’implantation d’un stimulateur cardiaque (pacemaker) peut alors être nécessaire.
Ablation de tachycardie réciproque
Qu’est-ce que le syndrome de Wolff-Parkinson-White ?
Le syndrome de Wolff-Parkinson-White est une cause de tachycardie liée à la présence d’une voie accessoire appelée faisceau de Kent.
Normalement le seul passage électrique qui existe entre les oreillettes cardiaques (en haut sur le schéma) et les ventricules cardiaques (en bas sur le schéma) est situé au niveau du nœud atrio-ventriculaire (NAV entouré en vers sur le schéma).
Parfois un autre passage électrique est possible entre les oreillettes et les ventricules c’est ce que l’on appelle une voie accessoire (VA en rouge sur le schéma).
En présence d’une voie accessoire, il peut se former un circuit électrique sous forme d’une boucle avec 2 trajets possibles :
- Descente de l’influx électrique des oreillettes vers les ventricules par le nœud atrio-ventriculaire et remontée par le faisceau de Kent
- Descente de l’influx électrique des oreillettes vers les ventricules par le faisceau de Kent et remontée par le nœud atrio-ventriculaire.
Quels sont les symptômes ?
La plupart des patients porteurs d’un faisceau de Kent sont asymptomatiques, sa découverte étant fortuite sur un ECG. Lorsque des crises de tachycardie y sont associées, on parle de syndrome de Wolff-Parkinson-White. Les crises peuvent être ressenties de façon différentes : elles sont généralement paroxystiques, de durée variable (quelques secondes à plusieurs heures), avec classiquement un début et une fin brutale, associées à des palpitations rapides et régulières, des douleurs thoraciques, de l’essoufflement, des sensations de malaise pouvant aller jusqu’à la perte de connaissance. Certaines voies accessoires sont dangereuses car dans certaines conditions peuvent se compliquer de fréquences cardiaques très rapides.
Comment diagnostiquer une voie accessoire ?
Lorsque la voie accessoire est visible sur l’électrocardiogramme, le diagnostic est posé. Il convient d’évaluer la dangerosité de la voie accessoire généralement par une exploration électrophysiologique. Parfois, la voie accessoire n’est pas visible à l’électrocardiogramme (on parle de Kent caché) mais il est possible de la mettre en évidence lors d’une exploration électrophysiologique.
Quelle est la prise en charge d’une voie accessoire ?
Il faut distinguer le traitement des crises de tachycardie et le traitement qui vise à éviter les récidives des crises.
Traitement de la crise :
- Plusieurs manœuvres (dites manœuvres vagales) sont connues pour arrêter les crises mais elles ne sont pas toujours efficaces : boire un grand verre d’eau très froide, le massage des sinus carotidiens, la manœuvre de Valsalva (effort d’expiration forcée à glotte fermée).
- Lorsque les manœuvres ont échoué, un traitement médicamenteux peut être administré par voie intraveineuse sous surveillance médicale.
Traitement visant à éviter l’apparition de la crise :
- Un traitement médical antiarythmique si la voie accessoire n’est pas dangereuse (dont l’efficacité est d’environ 50 %)
- Une ablation par cathéter du faisceau de Kent (efficacité ≥ 95 %) si la voie accessoire est dangereuse ou si le patient préfère cette option
L’ablation de la voie accessoire
Quel est l’objectif de l’intervention ?
L’objectif est de détruire la voie accessoire, le plus souvent en la brûlant (radiofréquence) parfois en appliquant du froid (cryoablation) dans certaines localisations spécifiques.
Comment se déroule l’intervention ?
Une fois installé sur la table d’examen, les infirmières équipent le patient des électrodes et systèmes de surveillance nécessaires au bon déroulement de l’examen. La procédure se déroule le plus souvent sous anesthésie locale +/- sédation, parfois sous anesthésie générale. Les cathéters de mapping et d’ablation sont introduits dans la veine fémorale (pli de l’aine) sous contrôle échographique pour pouvoir accéder au cœur. Après réalisation d’une cartographie précise des cavités cardiaques, nous pouvons déterminer précisément la zone où se situe la voie accessoire et l’ablation est alors effectuée. La durée de la procédure est variable selon la complexité de la localisation de la voie accessoire. Après l’examen, un pansement compressif est mis en place au pli de l’aine au niveau du point de ponction, pour éviter les saignements. La procédure peut être réalisée en hospitalisation classique (entrée la veille de l’intervention et sortie le lendemain de l’intervention soit 2 nuits à l’hôpital) ou en ambulatoire (entrée le matin de l’intervention très tôt et sortie en fin d’après-midi).
Quelles sont les complications potentielles ?
Les complications sont très rares : hématome au point de ponction, épanchement péricardique. Exceptionnellement, si la voie accessoire est située très proche des voies de conductions normales et que les voies de conductions sont touchées pendant l’ablation, la pose d’un stimulateur cardiaque définitif peut être nécessaire.