Moyens diagnostiques en rythmologie

Holter implantable

Le moniteur cardiaque implantable – MCI ou ILR, Implantable Loop Recorder – est un petit dispositif électronique diagnostique qui permet la détection en permanence de l’activité cardiaque entre deux pôles situés sur le boitier.

Il est implanté/ injecté sous anesthésie locale au niveau de la région para sternale gauche en sous cutané ; sa miniaturisation n’entraine pas de conséquence esthétique et l’appareil ne modifie absolument pas le fonctionnement du cœur.

Dans notre service, sa pose se réalise en ambulatoire (hospitalisation de jour).

Il possède un mode automatique programmable (programmé par le médecin lors de l’implantation voire modifié lors des consultations) pour détecter les pauses et les tachycardies et un mode déclenché par le patient à l’aide d’une « télécommande » externe.

Sa durée de vie est de 3-4 ans. Il est compatible IRM sans condition de reglage.

Il existe trois modèles disponibles

  • Le REVEAL LINQ de Medtronic
  • Le BIOMONITOR de Biotronik
  • Le CONFIRM de Abbott

La consultation des données se fait soit au lit du malade par interrogation de l’appareil via le programmateur dédié soit à distance en telecardiologie avec remise d’un communicateur dédié pour les deux premiers et via une application chargée sur le smartphone du patient pour le dernier.

Les indications recouvrent

  • Les diagnostics de syncopes inexpliquées avec un rapport coût-efficacité intéressant pour la recherche de pauses et tachycardies anormales non documentées jusqu’alors
  • La recherche de fibrillation auriculaire silencieuse dans le bilan d’AVC
  • Et plus récemment la stratification du risque rythmique de certaines cardiopathies (CMH, Brugada..) et le suivi post opératoire de procédures interventionnelles rythmologiques comme l’ablation de fibrillation auriculaire, la fermeture d’auricule…

On s’attachera toujours à corréler les symptômes aux données enregistrées soit automatiquement mais surtout lors de l’activation à l’initiative du patient

Il existe plusieurs outils permettant d’enregistrer le rythme cardiaque.

Holter ECG

Le holter ECG permet d’enregistrer en continu l’électrocardiogramme. Cet enregistrement est effectué à l’aide d’un petit boitier porté en bandoulière ou à la ceinture relié par des fils à des électrodes posées sur la peau du thorax. Ces dernières sont le plus souvent au nombre de 5 et sont collées à la peau grâce à un adhésif. Une fois l’enregistrement effectué, son analyse est réalisée par un cardiologue à l’aide d’un logiciel dédié qui conclut sur la présence ou non d’anomalies du rythme cardiaque durant l’enregistrement.

Le holter ECG est essentiellement utilisé dans un but diagnostique. Il permet de connaître la moyenne de la fréquence cardiaque, la variation de cette fréquence cardiaque au cours de la journée et il permet de détecter des anomalies du rythme cardiaque (un ralentissement, une accélération ou une irrégularité). Ces anomalies peuvent ou non correspondre à un ressenti de symptômes tels que des palpitations ou encore des douleurs thoraciques, ou être la cause de malaises, de syncopes voire de symptômes neurologiques.

L’enregistrement d’un holter ECG se fait habituellement sur 24h. Cela veut dire que le patient vient pour la pose de l’appareil en cabinet ou en centre hospitalier puis revient pour la dépose le lendemain. L’enregistrement peut être réalisé, dans certaines indications précises, sur une période plus longue pouvant aller jusqu’à 3 semaines.

Lors de certains enregistrements de longue durée, le patient peut appuyer sur un bouton fixé au boîtier du holter dès qu’il éprouve une sensation telle que des palpitations. En conséquence, un indice sera transcrit sur l’enregistrement afin que le cardiologue, lors de l’analyse, puisse voir directement le rythme cardiaque à cet instant et en établir un diagnostic solide.

De nouveaux boitiers sans fil se développent notamment pour les holters de longue durée mais restent encore peu disponibles pour la pratique courante.

Les outils connectés

Il existe depuis quelques années, des dispositifs (non médicaux) commercialisés qui permettent d’analyser la fréquence cardiaque en temps réel (=cardiofréquencemètre) et dans de plus rares cas, l’électrocardiogramme. 

 

Les montres connectées 

  • Le cardiofréquencemètre

Le traditionnel cardiofréquencemètre situé au dos des montres connectées est un capteur optique. Des LED vertes émettent une lumière continue en direction du poignet et les capteurs de la montre se chargent de mesurer la quantité de lumière reflétée par votre peau : c’est ce que l’on nomme la photopléthysmographie (ou PPG). Plus la quantité de lumière reflétée est importante, plus le cœur bat vite. Des algorithmes analysent ensuite les données récoltées pour indiquer avec plus ou moins de précision votre fréquence cardiaque, généralement mesurée en continu.

EEP - Exploration électrophysiologique

Pourquoi vous propose-t-on une exploration électrophysiologique ? 

Votre état de santé, en raison des symptômes ressentis ou des risques encourus, nécessite un examen dont le but est de rechercher ou de préciser le mécanisme d’une anomalie de la conduction ou du rythme cardiaque. 

C’est un examen parfois essentiel en rythmologie, qui permet d’approfondir des symptômes évocateurs de bradycardies (malaise, perte de connaissance, difficulté à respirer lors d’effort modéré) ou bien de trouble du rythme cardiaque (palpitations principalement).

Quels sont les principes de l’exploration électrophysiologique ? 

L’exploration électrophysiologique nécessite la mise en place d’une ou plusieurs sondes, après une ou plusieurs ponctions de veines au pli de l’aine, et parfois au cou ou au thorax. 

Ces sondes, ou cathéters, vont permettre d’enregistrer l’activité électrique de certaines parties du cœur, afin de rechercher d’éventuelles anomalies. 

Cet examen peut être réalisé pour déterminer s’il y a lieu de poser un stimulateur ou un défibrillateur, et peut précéder une éventuelle ablation endocavitaire.

Comment se déroule cet examen ? 

L’intervention s’effectue en ambulatoire, et dure environ 15 à 30 minutes.

Après réalisation de l’anesthésie locale, des sondes sont mises en place au niveau cardiaque et permettent de recueillir les informations recherchées selon le type de pathologie.  

Des épreuves de stimulation cardiaque sont habituellement réalisées ainsi que des tests pharmacologiques (injection de médicaments). L’examen lui-même n’est pas douloureux. – Afin d’éviter un saignement important, un pansement compressif est laissé en place plusieurs heures après la fin de l’examen. Pendant cette période, il sera nécessaire de ne pas mobiliser la jambe ponctionnée. 

 

L’exploration électrophysiologique diagnostique comporte-t-elle des risques ? 

Comme tout examen médical comportant un geste invasif, l’exploration électrophysiologique n’est pas dénuée de risques, mais elle apporte des informations qui ne peuvent être obtenues par aucun autre moyen avec une certitude équivalente. 

Les complications sont rares (de l’ordre de 1%), dominées par les hématomes du point de ponction. Les complications de type hémopericarde ou tamponnade sont exceptionnelles.